L’enseignement des Mères Originelles, ou des Gardiennes selon les Anciennes des 13 Lunes, peut agir profondément dans notre vie personnelle et la transformer. Il fait miroir à ce qui est enfoui en nous.
Après un long travail psy pour laisser émerger les violentes émotions liées aux viols que j’ai vécus, s’il n’y avait pas eu la pratique de me relier aux Mères et leur accompagnement, je n’aurais pas pu mettre des éléments de mon histoire personnelle en résonance avec certaines mémoires de mon histoire familiale et transgénérationnelle.
Ni voir l’écho de ma propre histoire et celle de mes ancêtres avec les viols et violences subies par un grand nombre de femmes – j’en ai eu tant de témoignages dans les cercles de parole et les confidences échangées avec des amies ; violences aux femmes un peu partout dans le monde, violences faites aux enfants, aux personnes vulnérables (des violences souvent non reconnues, non dites).
Cycle après cycle de cet enseignement, j’ai été amenée à visiter et revisiter ces traumas, ce qui n’était pas toujours drôle. Et les confrontations avec ce que la vie peut proposer continuent à me bouleverser. Mais, à chaque fois, vient aussi le cadeau de comprendre de nouveaux éléments, le cadeau de découvrir de nouvelles perspectives.
Ainsi, j’ai pu mettre en relation la réalité de ces viols et violences avec ce qui a été vécu tout au long de l’histoire de l’humanité, et dont nous gardons une vague mémoire – en particulier la monstruosité du viol comme arme de guerre, toujours actif, qui détruit l’âme des peuples ; c’est un peu comme si c’était le même mouvement dans l’histoire de l’humanité, qui s’attaque au vivant en ce cessant de s’amplifier. Ou bien la vérité, c’est que peut-être nous commençons enfin à le voir !
Et je n’ai pu que constater, bien sûr, que ces viols et violences s’apparentent aux violences et destructions effrénées exercées sur la nature, la terre, les sources de vie, les transmissions…
Le processus des prises de conscience que les Mères Originelles m’ont offert est au-delà des mots. Ce sont des formes de libération, mais elles s’accompagnent d’un très profond sentiment d’interdépendance. J’ai été amenée à reconnaître la corruption et la perversion de l’esprit humain qui font que ces exactions se perpétuent encore tous les jours, souvent banalisées, ignorées ou dissimulées. Si nous sommes tous reliés, le travail n’est pas terminé dans le laboratoire intérieur qu’est l’accueil de l’enseignement des Mères… d’autant que nous avons aussi en nous, semble-t-il, les mémoires de vies passées.
Ce travail de purification nous amène à faire le saut quantique dans le monde nouveau – à moins que ce soit la foi dans le monde nouveau qui nous fait transmuter les attachements passés en ouverture de conscience.
Dans ma propre histoire, j’ai compris que c’est la non connaissance (par moi) et donc la non reconnaissance (par les autres) de mon propre espace sacré qui avaient induit la possibilité des viols. C’est bien à cela que travaille tout d’abord la Quatrième Mère Originelle : à reconstruire l’espace sacré de la petite qui a été violée. Et cela peut se faire grâce à ses soins et sa présence aimante auprès d’elle.
Respecter son propre espace sacré et celui des autres, ainsi que celui de toutes les formes de vie, est la condition première pour prendre conscience des fausses croyances qui s’attaquent au libre-arbitre de chacun, qui manipulent les compréhensions collectives et motivent des comportements destructeurs.